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 tradition psychologie contemporaine

tradition psychologie contemporaine

Tradition Psychologie Contemporaine est le nom d'une Association créée à Paris, en 2000 pour répondre à la recherche du mieux-être et aux problèmes sociaux et familiaux, par la création de lieux d’information et de pratiques de toute méthode thérapeutique, holistique, ou artistique,dans le respect de l’identité culturelle et cultuel de chacun.


ROSH ASHANA : THÉRAPIE DE l’ÊTRE

Publié par YEHOUDA GUENASSIA sur 9 Septembre 2012, 07:02am

Catégories : #TRADITION

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La Tradition nous a transmis dans un des ouvrages du Maharal de Prague, Netivot HaShtika, les Sentiers du Silence, que la destruction du corps commence par l’oreille.

Les oreilles sont deux des sept portes, ouvertures, que nous possédons au niveau de la tête, avec les yeux, les narines, et la bouche. Il y a quelques semaines, la Parasha Shoftim, nous enjoignait de mettre des juges et des policiers devant toutes nos portes.  Conseil judicieux et d’actualité pour une génération prise en otage par la pulsion exacerbée de dire, d’entendre, de voir, de sentir. Par ces ‘’orifices’’ nous échangeons certes avec notre environnement, mais si nous ne mettons pas en action la fonction filtre, dont est équipé notre système immunitaire spirituel, des virus de toutes sortes prendront finalement, petit à petit, le contrôle de notre être.

Chaque ouverture a sa propre importance. Par exemple, les yeux que l’on nomme ‘’ miroirs de l’âme’’ doivent eux aussi être ménagés. Lacan, de sa place de psychanalyste, mettait à jour, il y a plus de quarante ans, une nouvelle pulsion reliée au regard, qu’il nomma scopique, et qui, disait-il, serait une des pulsions les plus redoutables de  notre époque.

La nouvelle religion universelle de la communication n’est-elle pas en train d’édifier une nouvelle tour de Babel ? Cette incessante course à l’information, sous sa forme audio ou visuelle, ne finit-elle pas par rendre ivres ceux qui s’y prêtent ? Communication à tout prix et sans cesse.

Le stop shabbatique, qui s’avèrerait salvateur, est pour certains de l’ordre de l’impossible. Se pourrait-il que je rate quelque chose ? Lorsque le mouvement de l’information se ralentit, c’est que le mal guette. Impératif de communication permanente et la plus rapide possible.

Dicté depuis la Renaissance, période aussi riche et bouleversante que la nôtre au niveau des changements et des repositionnements de l’homme face à son environnement, le conseil du Maharal de Prague résonne de nos jours avec beaucoup d’acuité et de justesse.

Nous sommes plongés, la plupart du temps,  dans des flots de paroles entendues ou proférées par nous-mêmes,  que malheureusement nous ne prenons pas la peine de trier, de filtrer par manque de temps, par inadvertance, par négligence ou par inculture.

La Tradition nous propose heureusement quelques clés ‘’thérapeutiques’’.

La semaine dernière, nous avions abordé le thème du raffinement de l’être, qui constitue  certainement le thème fondamental de notre incarnation.

Le mois de Tishrei correspond au signe de la balance, Moznaïm en hébreu. La symbolique de la balance ne fait que renforcer un peu plus  le sens donné par la Tradition à Rosh Ashana: Yom  A Din, Jour du Jugement.

Lorsque l’on sait qu’en hébreu, Moznaïm, vient de la même racine qu’Ozen, oreille, et que l’oreille interne est l’organe de l’équilibre, on comprend mieux ce que veux nous transmettre le Maharal.

Le son du Shoffar, durant le mois d’Elloul, sonne le réveil de notre âme, grâce à l’oreille alors sollicitée. C’est elle qui est aussi mise au travail lorsque nous nous entendons dire ‘’Shema IsraëlEntends Israël…’’ Entends. Comprends. Saches. L’oreille nous relie alors à un certain niveau de conscience appelé Binah, discernement, compréhension.

Durant l’année, nous avons laissé s’infiltrer nos doutes, nos peurs, nos colères, nos haines à travers nos différentes portes. Ces espaces vides de vie viennent ensuite ‘’déposer contre nous’’, paradoxalement pour notre bien, car la conscientisation de nos maux en permettra la guérison.  Sans ce processus, aucun espoir de sortir de nos travers, aussi bien au niveau de notre propre individualité, qu’au niveau global.

Depuis un mois, certains ont déjà commencé ce travail de ‘’récurage’’ de leurs propres canaux, afin de pouvoir recevoir la vraie force de vie qui fait si souvent défaut.

 

Rosh Ashana, n’appartient pas uniquement au peuple juif, car en commémorant le sixième jour de la Création, celui de l’apparition du premier homme, Adam, c’est l'humanité qui est concernée par cet évènement, car nous sommes, avant toute autre identité, des Bnei Adam, des êtres humains.

 

Rosh Ashana vient rappeler à tous, cette fonction universelle d'Israël, cause de son élection et… de sa séparation.

 

C’est donc bien l'humanité dans son ensemble qui passe en jugement. Le jugement que nous nous infligeons lorsque nous créons des ‘’courts-circuits’’ qui nous  coupent de ce flux divin autant par nos pensées, nos paroles, que nos actes.

 

Idée salutaire que le monde passe en jugement une fois par an. Salutaire car cela implique qu’au delà des apparences du monde, existe une éthique, un Bien absolu vers lequel notre noyau sacré nous dirige.

 

Rosh Ashana et son rituel tentent chaque année la restauration de l’être, de l’Être Suprême.

Nous possédons en nous cette étincelle capable de repérer la Divinité dans tous les aléas de nos vies, de trouver le sens de ce que nous traversons, et surtout de choisir la vie en ‘’adhérant’’ à l’Être.

 

Cette acceptance d’un Être parfait infini, qui est le Commencement, Créateur de la matière de toute chose, et cela à partir du Néant - ex nihilo - peut en laisser perplexe plus d’un. Dans notre forme de pensée logique, il est difficilement concevable qu’il puisse exister quelque chose issu de rien. C’est pourtant ce paradoxe: יש מאין , Yesh MiEïn, ‘’Il y a de… il n’y a pas’’, qui nous donne toute liberté face à la matière. Si le Créateur avait disposé d’une matière déjà existante, sa Création aurait été déterminée par cette matière, par son imperfection, et incapable de s’en affranchir. L’homme ne pourrait pas se rendre maître de son corps et des pulsions qui l’habitent. Sa propre liberté disparaitrait et ce serait la nécessité et le déterminisme qui gouverneraient le monde. C’est cette doctrine réductrice et fallacieuse qui est encore de nos jours la base de nombreuses croyances, et elle conduit irrémédiablement à la négation de l’être au profit de l’avoir en supprimant au passage toute morale, toute éthique.

 

Dans un monde souffrant d’un manque de valeurs et livré à la pulsion de mort, le  mythe du bonheur  assuré par la satisfaction, si possible, immédiate de tous ses besoins, érigé en dogme, en enseignant l’individualisme forcené, a contraint ’’l’homme pulsionnel’’ à  faire  le sacrifice de son être sur l’autel de ‘’l’avoir à tout prix’’.

 

 Ersatz de liberté, cette nouvelle forme subtile de l’Égypte, par cette supercherie, a créé une société de dupes qui s’est soumise de ‘’bonne foi’’ à la loi du Ni Dieu, ni Maître.

Responsabilité du peuple désigné, d’enseigner  au monde meurtri, comment il peut redevenir le sujet de son être, et,  comme souvent c’est le poète dans son insouciance qui vient nous souffler une vérité :

‘’Que le verbe avoir ne soit désormais qu’un mauvais souvenir, remplacé à jamais par le seul qui peut guérir. Vive le verbe être. Nous sommes la nouvelle espérance, nous sommes le monde qui va naitre, la nouvelle aventure, et la dernière chance peut-être. VIVE LE VERBE ÊTRE! VIVEMENT LA VIE !!!’’ Michel Jonasz, Album - Où est la source? 1992 

 

Yehouda Guenassia

 

 

Yehouda Guenassia est psychothérapeute certifié en Gestalt Thérapie Analytique, il est affilié à l’Association of Humanistic Psychology.

Il reçoit à Jérusalem et à Ashdod.

Tel Israël : 052-4311401 . Tel France : 01 77 47 17 01

Email : yehouda72@gmail.com

Consultations en ligne: http://www.therapienligne.com

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